• Les sirènes font sécher leurs trésors sur de grands draps blancs que l'on appelle le linge des fées marines. Ces trésors sont constitués d'algues et de coquillages qui peuvent se métamorphoser en or et bijoux précieux.

    Deux jeunes filles de l'ïle d'Ouessant étaient jadis occupées à chercher des coquillages sur le rivage lorsqu'elles virent une Morgane, sorte de sirène dépourvue de queue de poisson, qui étalait ses trésors sur deux belles nappes blanches. La fille de la mer replia les nappes et en donna une à chacune des jeunes filles, avec toutes les richesses qu'elles contenaient, en leur recommandant bien de ne pas les ouvrir avant d'être rentrées chez elles.

    Poussé par la curiosité, l'une des deux jeunes filles s'arrêta en cours de route pour regarder ce qu'il y avait dans la nappe ; elle n'y trouva que des algues et des coquillages vides.

    L'autre, en revanche, attendit d'être arrivée chez elle pour découvrir le contenu de la nappe devant ses parents : il y avait là des pierres précieuses, des perles fines, de l'or et des tissus somptueusement ouvragés. Sa famille devint riche, et l'on dit qu''au XIXe siècle ses descendants conserveraient encore des restes du trésor de la Morgane.

    En 1873, Marie Tual, veuve d'un pêcheur et l'une des dernières conteuses de l'île d'Ouessant, raconta au folkloriste François-Marie Luzel : "Dans cette maison, rien ne manque ; ils sont riches ; quand ils vont à la pêche, leur bateau revient chargé de poisson, et ils n'ont jamais perdu un des leurs à la mer, ce qu'on ne peut dire d'aucune autre famille de l'île".

    Les sirènes ont également coutume de démêler leur longue chevelure au moyen d'un peigne d'or, tout en se contemplant dans un miroir, mollement allongées sur des rochers situés à la mer, non loin du rivage, ou bien dans les rivières. Les Morganes de l'île d'Ouessant attendent le clair de lune pour se coiffer avec des peignes d'or ou d'ivoire.

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  • Les Nibelungen, "fils du brouillard", ou Niflungar, étaient un peuple de nains qui possédait un fabuleux trésor. Le Nibelungenlied, ou Chanson des Nibelungen, poème germanique datant du début du XIIIe siècle qui inspira Richard Wagner dans l'écriture de son célèbre cycle d'opéras, l'Anneau du Nibelung. 

    Selon ce poème, le trésor des Nibelungen devint la propriété de Siegfried dans les circonstances suivantes :

    "Un jour que ce héros chevauchait seul, loin de tout secours, il rencontra au pied d'une montagne, (...) une troupe d'hommes résolus, assemblés près du trésor de Nibelung". Ce trésor avait été "tout entier transporté du fond d'une caverne", mais les deux fils du roi Nibelung, Schilbung et Nibelung, s'en disputaient la propriété. "Schilbund et Nibelung firent bon accueil au chevalier. D'un commun accord, ces jeunes et nobles princes demandèrent à l'imposant guerrier de partager le trésor entre eux et ils l'en prièrent avec insistance. Le seigneur Siegfried s'engagea à le faire".

    Le trésor des Nibelungen fit l'admiration du héros : "il avait sous les yeux, selon ce qu'on nous raconte, tant de pierreries que cent chariots n'eussent pu les porter, et en outre, une plus grande quantité d'or rouge du pays des Nibelungen : de toutes ces richesses le hardi Siegfried devait faire le partage."

    Les deux frères offrirent à Siegfried l'épée Balmung, qui leur venait du roi Nibelung lui-même. Le héros prit l'épée et s'en servit pour tuer aussitôt les deux princes, avant de réduire à sa merci les sept cents guerriers du pays des Nibelungen. 

    "Cédant à la grande frayeur que leur inspirait cette épée et le hardi héros, nombre de jeunes guerriers lui livrèrent le royaume et ses villes fortes". 

    Seul Alberich, le Nibelung rebelle, tenta de venger les princes en tuant à son tour Siegfried. Mais "le nain robuste n'était pas capable de lui tenir tête. Comme des lions sauvages, tous deux coururent jusqu'à la montagne, et là Siegfried arracha à Alberich la chape qui rend invisible. Dés lors Siegfried, le héros redoutable, fut maître du trésor".

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